Portrait en duo

Elles garantissent l’avenir du secteur de l’assurance.

Anciennes élèves du master Enass

18 octobre 2017

Parce qu’elles souhaitaient montrer la véritable image du secteur de l’assurance, Charlotte Morel et Claire du Tertre Delmarcq, élèves à l’École nationale d’assurances (Enass), marque du Cnam, ont conçu avec trois de leurs camarades, plusieurs vidéos valorisant non sans humour leur école et surtout un secteur professionnel encore trop méconnu chez les jeunes.

Discuter avec elles du monde de l’assurance oblige à bien vite réviser sa vision sur une activité pourtant si souvent jugée peu attractive. « L’image véhiculée dans le public n’est pas en adéquation avec la réalité, estime Claire du Tertre Delmarcq. La vision commune est celle d’un bureaucrate, coincé derrière son bureau et enfoui sous sa paperasse. Or pour moi, ce sont des métiers en prise avec l’innovation, tournés vers le numérique, en perpétuelle évolution car en lien avec notre environnement économique et sociétal. Bref, des métiers d’avenir ! » « Ce secteur touche à tout ce qui fait notre quotidien, renchérit Charlotte Morel. Il est extrêmement varié et va continuer à embaucher dans les années à venir. » Pas de risque de s’y morfondre donc.
Cet engouement pour l’assurance, les deux jeunes filles ont cherché à le transmettre dans les cinq vidéos, réalisées cette année avec leurs camarades de promo, Pierre-Antoine Diaz, Arthur Aiech et Cassien Frecon. Un travail qui s’inscrit dans leur cours de Gestion de projets et innovation durant leur première année de Master à l’Enass. Tandis que certains choisissaient par exemple d’organiser une conférence sur le thème imposé de la blockchain, le quintet optait pour l’élaboration d’un plan média de l’école. L’objectif : « rendre un livrable avec toutes nos préconisations pour les actions futures jusqu’à la mise en place de premières opérations concrètes. Parmi elles, nous avons notamment mené à bien la réalisation de vidéos de présentation de l’Enass. Au contraire de la plupart des écoles, l’Enass n’en possédait en effet pas. Ce travail était une expérience très enrichissante. On se sent encore plus appartenir à l’Enass », relève Charlotte.
Aidés par une société de réalisation, le groupe met au point une vidéo principale sous forme de film d’animation et quatre interviews de représentants du monde assurantiel : un professionnel enseignant à l’Enass, le secrétaire général de l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance (OEMA), également ancien de l’Enass, un jeune diplômé de l’Enass, et bien sûr, le Directeur délégué de l’école, Benoît Chapelotte. Premier objectif visé : renvoyer une image dynamique, casser les codes et faire transparaître la richesse des métiers comme la diversité des profils concernés.

itw Claire et Charlotte

L’Enass, une école reconnue dans le milieu professionnel

La pluralité des parcours. Justement, Claire et Charlotte sont bien placées pour en parler : car si la première a eu la chance de découvrir ce domaine grâce à son père courtier en assurance, la seconde a opéré un virage à 180 degrés pour y entrer, quelques années après avoir achevé une Licence de droit. « Ne sachant trop ce que je voulais faire à l’issue de ce diplôme, j’ai arrêté mes études et rejoint le monde du travail pour essayer d’y voir clair. J’ai notamment enchaîné deux CDD au sein d’un cabinet de courtage. C’est là que j’ai découvert le monde des assurances, par hasard. » L’expérience séduit Charlotte. Et à 27 ans, la voici de nouveau sur les bancs de l’école, non sans avoir réussi les épreuves du concours d’entrée du Master. « En dehors des élèves ayant suivi un parcours d’études en assurance, l’Enass est ouverte à des profils plus variés, comme le mien. »
Il est vrai qu’à 22 ans, Claire affiche un parcours plus rectiligne : après un BTS assurances en alternance à Bordeaux, elle choisit la Licence professionnelle Conseiller·ère, souscripteur·e et gestionnaire en assurance de l’Enass, avant de poursuivre avec le Master de l’école, « qui possède une notoriété dans le milieu professionnel. Il permettait de poursuivre mes études en alternance, pendant les deux dernières années. » L’Enass propose en effet un parcours supérieur complet en alternance. Au rythme de 12 semaines de formation par an, et le reste du temps en entreprise.

Cours pratiques et formation par des professionnels

Leur expérience s’avère positive pour les deux jeunes filles, qui apprécient les mises en pratique courantes dans plusieurs cours, comme celui de Conduite de réunion. « Avec le cours d’Assurances de biens et de responsabilité, c’est le cours qui correspond le plus à mes missions en entreprise. Nous avons eu de nombreuses mises en scène, où il nous a par exemple fallu adopter une posture de manager. La plupart des cours sont assurés par des professionnels, qui illustrent leur propos d’exemples concrets. C’est aussi ce qui fait la richesse de la formation », remarque Claire, chargée de développement à La Banque Postale Conseil en Assurances.
Assise à ses côtés, Charlotte évolue dans un autre univers : elle travaille pour un courtier spécialisé en assurances voyages, expatriés et diplomates, ACS. Une entreprise d’une quarantaine de personnes où on lui a ciselé un poste sur mesure. Au fil des mois, elle sera formée dans tous les secteurs de la société. « Et j’ai la chance d’avoir pour tutrice la secrétaire générale de cette société, qui m’a prise sous son aile. »

Assurance : un secteur mixte mais hors des postes de direction

Car le monde assurantiel est aussi un secteur où la présence féminine est forte : les femmes représentent plus de 60% des effectifs et près d’un cadre sur deux. Une mixité exemplaire ? Pas encore. Comme le soulignent les deux étudiantes, les postes de haute responsabilité sont encore largement occupés par des hommes. On ne trouve ainsi que 29% de femmes dans les postes à direction, selon l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance. Mais les avancées sont notables. « Elles n’accèdent pas assez facilement aux postes clés. Néanmoins depuis cinq ans de nombreuses associations inter et intra entreprises, des fédérations et start-ups fondées par des femmes et défendant la parité ont vu le jour. Il me semble important que ce mouvement prenne de l’ampleur », explique Charlotte, qui n’exclut pas de participer à l’un de ces groupes favorables à l’égalité femmes – hommes.